19 septembre 2014

Déconstructivisme


L'ossature, en fond les voies de ceinture et au loin le pont "craqueur". Ce surnom lui fut donné en raison des craquements qu'il émettait lors du passage des trains. Pour tout savoir sur ce pont, par ici.
Plus loin, sous les arches, une association, l'AICV, propose des locations de vélos dont certains adaptés aux handicaps (vélos couchés), un atelier de réparations, des ateliers partagés.

Ci-dessous, le lent démontage de la cheminée.


11 septembre 2014

La déconstruction


Lentement mais sûrement nous avons vu ce chantier de déconstruction avancer. Nous sommes repassés souvent, constater la progression. Au départ, peu de choses, puis à l'os, à poil la CPCU. Les curieux alors, se pressaient, plus nombreux chaque jour, pour admirer le squelette, le vide laissé par le truc. 
Un chantier compliqué d'ailleurs, car la bête était copieusement farcie à l'amiante. L'amiante...ce que seront demain les OGM et les perturbateurs endocriniens. Alors, c'est nous, qui nous retrouverons, à l'os, à poil.


5 septembre 2014

CPCU by night




"Quand le peuple parlait de trahison, je ne me laissais point aller à construire un scénario facile. Je me disais: "c'est plus compliqué que ça..." Je tentais de construire un Maréchal plausible, pas trop d'une seule pièce. Pour éviter les simplifications du mélo, je me perdais dans des complications d'une psychologie livresque. C'est trop balancer d'idées. Un mécanicien à la buvette de la gare, disait hier la vraie vérité : Tout ça c'est des fumiers..."

Léon Werth, Déposition journal de guerre 1940-1944 extraits, Editions Viviane Hamy, 1992.


3 août 2014

CPCU Paris 19ème


Je réservais cette petite délicatesse toute locale pour ce blog, initialement. Fricheries n'en aura la primeur  mais qu'importe, le projet 75019 portrait aura eu son quota d'urbex, comme on dit maintenant.

Voici un reportage s'étalant sur plusieurs années et consacré à une chaufferie collective du 19ème, dite "CPCU". Ce monstre obstruait depuis longtemps l'horizon des bords du canal de l'Ourcq avant sa déconstruction. Sous peu, le trou béant laissé par la démolition sera occupé par une résidence de standing. C'est parti pour un voyage dans le passé récent du quartier. 


2 août 2014

Paris ferroviaire


Poursuite de nos intarissables obsessions ferroviaires dans Paris, au travers d'un appareil de 1970. Ci-dessus, depuis le pont bleu, rue de l'Ourcq. Ci-dessous, depuis la rue du département.


1 août 2014

La vie ferroviaire


De retour après avoir un peu délaissé Fricheries. 

Entre temps je me suis consacré au projet "75019 Un portrait" où j'ai pu glisser quelques témoignages photos de la CPCU, chaufferie collective disparue des bords du canal de l'Ourcq. Prochainement de passage ici aussi.

Retour à l'argentique pour l'heure, avec un Voigtländer Vitoret DR télémétrique tout ce qu'il y a de plus modeste et rebelle à la fois. 


20 mars 2014

Mots tordus



Duettistes, parallélismes
Epithètes, hydres à deux têtes
Revers de médailles, janus
Blancs bonnets ou recto...versus?
Miroirs, réformants. Vrais forbans.
Jeu des différences? Indifférent à la résonance...
Méfiances, assonances...


10 mars 2014

Le vieux Léon


"La C.G.T. tente, le 30 novembre 1938, une grève générale qui avorte misérablement. L'aventure - l'espérance - du Front populaire n'aura donc abouti qu'à une quatrième défaite, en cent cinquante ans, du prolétariat français, les trois premières ayant été celles de juillet 1794, de juin 1848 et de mai 1871. Le prolétariat est si bien maté que le 1er mai 1939 ne sera pas "férié", sans qu'aucune révolte se produise. Reste, pour les classes dirigeantes, l'effrayant souvenir de mai-juin 1936, cette insoumission, tout à coup, des masses, cette prétention soudaine, chez ceux dont le rôle est de "nourrir" le "petit nombre", cette prétention de relever la tête, de se grouper, de faire bloc, de recourir à la contrainte des grèves "sur le tas" pour arracher des concession à ces Puissants qui les "font travailler" et les "gouvernent". Les Puissants demeurent "les plus forts" et ils l'ont prouvé. Mais ils ont eu peur. Blum leur a fait peur. Ils ne l'oublieront pas. Ils ne lui pardonneront jamais."

Henri Guillemin, Nationalistes et nationaux, la droite française de 1870 à 1940, Paris 1974, Gallimard.




14 janvier 2014

Le voyeur


"Ce n'était pas Violette, évidemment, mais une personne qui lui ressemblait en tout cas beaucoup: de visage surtout, car le costume de celle-ci montrait qu'elle était encore une enfant, malgré les formes naissantes de son corps qui aurait pu déjà appartenir à une jeune fille - de taille réduite. Elle portait ses habits de tous les jours - ceux d'une petite paysanne - détail qui étonnait, car on a pas l'habitude à la campagne de prendre ainsi des instantanés pour les faire agrandir : les photos y commémorent d'ordinaire quelque évènement et se font en robe du dimanche (de communiante en général, à cet âge-là), entre une chaise et un palmier ne pot, chez le photographe. Violette au contraire se tenait adossée au tronc rectiligne d'un pin, la tête appuyée contre l'écorce, les jambes raidies et légèrement écartées, les bras ramenés en arrière. Sa posture, mélange ambigu d'abandon et de contrainte, pouvait laisser croire qu'on l'avait attachée à l'arbre.

"Une bien jolie fille, que vous possédez-là! dit aimablement le voyageur."

Le voyeur, Alain Robbe-Grillet, 1953.