18 décembre 2012

Retour vers le futur



"Nous avons vu que, par son essence économique, l'impérialisme est le capitalisme monopoliste. Cela seul suffit à définir la place de l'impérialisme dans l'histoire, car le monopole, qui naît sur le terrain et à partir de la libre concurrence, marque la transition du régime capitaliste à un ordre économique et social supérieur. Il faut noter plus spécialement quatre espèces principales de monopoles ou manifestations essentielles du capitalisme monopoliste, caractéristiques de l'époque que nous étudions.

Premièrement, le monopole est né de la concentration de la production, parvenue à un très haut degré de développement. Ce sont les groupements monopolistes de capitalistes, les cartels, les syndicats patronaux, les trusts. Nous avons vu le rôle immense qu'ils jouent dans la vie économique de nos jours. Au début du XXe siècle, ils ont acquis une suprématie totale dans les pays avancés, et si les premiers pas dans la voie de la cartellisation ont d'abord été franchis par les pays ayant des tarifs protectionnistes très élevés (Allemagne, Amérique), ceux-ci n'ont devancé que de peu l'Angleterre qui, avec son système de liberté du commerce, a démontré le même fait fondamental, à savoir que les monopoles sont engendrés par la concentration de la production.

Deuxièmement, les monopoles ont entraîné une mainmise accrue sur les principales sources de matières premières, surtout dans l'industrie fondamentale, et la plus cartellisée, de la société capitaliste : celle de la houille et du fer. Le monopole des principales sources de matières premières a énormément accru le pouvoir du grand capital et aggravé la contradiction entre l'industrie cartellisée et l'industrie non cartellisée.

Troisièmement, le monopole est issu des banques. Autrefois modestes intermédiaires, elles détiennent aujourd'hui le monopole du capital financier. Trois à cinq grosses banques, dans n'importe lequel des pays capitalistes les plus avancés, ont réalisé l'"union personnelle" du capital industriel et du capital bancaire, et concentré entre leurs mains des milliards et des milliards représentant la plus grande partie des capitaux et des revenus en argent de tout le pays. Une oligarchie financière qui enveloppe d'un réseau serré de rapports de dépendance toutes les institutions économiques et politiques sans exception de la société bourgeoise d'aujourd'hui : telle est la manifestation la plus éclatante de ce monopole.

Quatrièmement, le monopole est issu de la politique coloniale. Aux nombreux "anciens" mobiles de la politique coloniale le capital financier a ajouté la lutte pour les sources de matières premières, pour l'exportation des capitaux, pour les "zones d'influence", - c'est-à-dire pour les zones de transactions avantageuses, de concessions, de profits de monopole, etc., - et, enfin, pour le territoire économique en général. Quand, par exemple, les colonies des puissances européennes ne représentaient que la dixième partie de l'Afrique, comme c'était encore le cas en 1876, la politique coloniale pouvait se développer d'une façon non monopoliste, les territoires étant occupés suivant le principe, pourrait-on dire, de la "libre conquête". Mais quand les 9/10 de l'Afrique furent accaparés (vers 1900) et que le monde entier se trouva partagé, alors commença forcément l'ère de la possession monopoliste des colonies et, partant, d'une lutte particulièrement acharnée pour le partage et le repartage du globe."

Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916.


6 décembre 2012

Requiem pour la vallée des anges


Voilà maintenant 4 ans, ici même, nous déplorions les effets de manches et les coups de mentons d'un empoudré à talonnettes, roulant dans la farine les camarades de Gandranges. On prend les mêmes et on recommence, à Florange? 
Pas tout à fait, car cette fois-ci, c'est le grand retour des socialistes, redresseur productif en tête, les gros mots et tout....nationalisations! Tiens donc! Arrêtez, stop! La tête nous tourne, ivres que nous sommes, serait-ce le grand retour de l'Etat? Déconnez-pas!
La tour de contrôle a eu tôt fait de rappeler à la niche le caniche, parti un peu en roue libre...Ecumée toute cette tourbe, il en ressort la même eau trouble...relents de 1982 d'ailleurs...des promesses non tenues à celles intenables. 
Mais survie industrielle possible ou pas, nationalisation ou expropriation, on s'y perd, preuve qu'on doit manquer de pratique, au fond toujours la même rengaine: A qui profite le crime? Goldman, toujours en coulisse, attend patiemment que le fruit mur lui tombe dans la gueule...Alors aux âmes sensibles, pardonnez moi, mais ces derniers temps j'ai une envie furieuse de citer Lénine.