16 mai 2011

Room 2806




" FRANCFORT, 12 mai 2011 (AFP) - La Grèce "n'a pas besoin" de restructurer sa dette, a estimé jeudi à Francfort (ouest) le directeur Europe du Fonds monétaire international Antonio Borges, en suggérant qu'Athènes privatise encore davantage pour se renflouer.
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      En revanche, le responsable du FMI a suggéré que les Grecs privatisent davantage que les "50 milliards d'euros évoqués", pour accroître leur "crédibilité".
      "Leurs dettes sont importantes mais leurs actifs aussi", a-t-il commenté, affirmant que "le gouvernement grec dispose d'un portefeuille d'actifs extraordinaire, bien plus important que beaucoup d'autres pays européens".
      "Les 50 milliards qu'il s'est engagé à privatiser représentent certainement moins de 20% de ce qu'il pourrait faire", a-t-il dit, admettant que privatiser davantage "n'est pas facile".
      "C'est un processus difficile, il y a des obstacles politiques et des résistances syndicales" mais si Athènes décide de suivre cette voie "cela accroîtra immédiatement leur crédibilité", a-t-il jugé."



Tu vois, Grec, il faut PRIVATISER! PRIVATISER!....ton Parthénon là....les chinois en donneraient sans doute quelque chose...
Et bien le patron de la boutique monétaire internationale va pouvoir nous dire, après une expérience de terrain, ce qu'il pense du système pénitentiaire (privatisé) US. Et puis, comme apparemment c'est open bar du côté des chefs d'inculpation, on pourrait en remettre une petite louche votre honneur? Comme ça, pour la déconne...Histoire de faire un best of du fond monétaire. Non, déconnez pas! Présomption et tout ça...Et puis, tout de même, depuis qu'un socialiste tenait le bouzin, ça avait une autre tenue...Disons, un peu ambiance république de Salo version Pasolini. Je crois que ça c'était mal terminé...

     

10 mai 2011

Taisez-vous!


"On abandonne tous terrains collectifs, on se replie sur son existence individuelle ou micro-familiale, on se soucie de rien qui dépasse le cercle très étroit des intérêts personnels. Ce mouvement est encouragé par les couches dominantes; non pas qu'il y ait, évidemment, une conspiration, mais il y a toute la dynamique du système. La société de consommation, c'est cela: achetez un nouveau téléviseur, et taisez-vous; achetez un nouveau modèle de voiture, et taisez-vous. Même la prétendue libération de la sexualité va en partie dans ce sens. Vous voulez du sexe?  Eh bien, voilà, on vous donne du sexe, on vous donne plein de porno et terminé. Il en est ainsi au plan économique, mais il en est ainsi aussi au plan politique: c'est ce qu'exprime la bureaucratisation de toutes les instances de la vie collective. Faites-nous confiance, on est les experts, on est les techniciens, on est le parti qui défend vos intérêts. On est le président que vous avez élu, on est le gouvernement que vous avez porté au pouvoir, donc faites-nous confiance et laissez-nous faire; vous verrez au bout de quatre ou de sept ans. Tout cela encourage l'apathie des individus, tout cela détruit l'espace public comme espace d'activité collective par laquelle les gens essaient de prendre en charge leur propre destin. On le constate en France, aux Etats-unis, dans tous les pays occidentaux (et autres, du reste). Maintenant, si nous prenons uniquement cette tendance, faisant abstraction du risque de guerre et construisant une sorte de type idéal de l'évolution possible de la bureaucratisation de la société, mais bureaucratisation molle, sans terreur, sans Goulag. Tout simplement, les gens seraient amenés à faire ce que le régime, le pouvoir, les couches dominantes exigent qu'ils fassent en étant simplement manipulés par la dynamique de la conservation et de la consommation, par les médias, par les organismes bureaucratiques qui gèrent les différents domaines de la vie sociale, etc."


Les significations imaginaires, 1981, Cornélius Castoriadis.

8 mai 2011

Atomes al dente



En Italie, les 12 et 13 juin prochains, devrait avoir lieu l'une des consultation électorale les plus importantes depuis une vingtaine d'années. La constitution italienne prévoit la possibilité de consulter les citoyens par referendum afin de recueillir leur assentiment à l'abrogation de certaines dispositions législatives: cette procédure est connue sous les termes referendum abrogativoTrois questions ayant trait à l'abrogation de trois dispositions législatives devraient ainsi être posées au peuple italien. 
La première concerne l'instauration de la procédure d'empêchement à un procès pénal et vient s'empiler sur la liste tristement longue des modifications ad personam du code de procédure pénal italien, taillées sur mesure pour B. Je vous passe les détails.
La seconde concerne la privatisation de la distribution de l'eau, et, si elle n'est pas abrogée, fera connaître aux italiens les joies de la gestion déléguée de la flotte. La France commence enfin à sortir la tête de ces eaux là, les italiens eux s'apprêtent à y plonger.  Après trente piges de gestion de l'eau par la Lyonnaise et la Générale (devenue Veolia) même les plus rétifs aux régies publiques ont fini par être convaincus d'arrêter les frais, c'est dire...Là aussi, je vous passe les détails.
La troisième question est sans doute la plus délicieusement irradiante. En réalité elle fait indéniablement froid dans le dos, même si on peut rêver encore longtemps qu'elle soit posée aux citoyens de l'hexagone. Elle consiste à demander aux électeurs de la péninsule s'ils souhaitent l'abrogation de la loi engageant l'Italie dans un programme de construction de centrales nucléaires. Petit flashback...En 1987, les italiens sont consultés par referendum sur la même question et, la gueule encore pâteuse du nuage de Tchernobyl, avaient dit basta! Depuis, des pelletées de sables ont été jetées sur les barres de graphite et B. a remis le sujet au gout du jour. L'Italie aura donc son parc nucléaire, et pas n'importe lequel puisqu'il sera français môssieur! Lauvergon (Areva) et Sarko ont fait les yeux doux au cavaliere, mais l'histoire ne dit pas si les termes finaux de l'accord ont été négociés au cours d'une des désormais fameuses bunga bunga!...
L'encre est à peine sèche sur le contrat qu'un grain de sable se glisse dans les barres de combustible: un petit incident de niveau 7 dans la centrale de Fukushima au Japon. La situation devient soudainement critique: rendez-vous compte si les italiens se déplaçaient en masse et que la participation au referendum atteigne le quorum? Pire, et si emportés par leur élan les électeurs rejetaient le paquet complet, déclenchant du même coup un tsunami judiciaire sur la collection de procès au pénal de B. et douchant au passage le business plan des transnationales de la flotte? 
Le gouvernement italien a donc bricolé vite fait un moratoire destiné à congeler le programme nucléaire et dans le même temps à torpiller la troisième question du referendum. En effet, en vertu d'une loi constitutionnelle de 1970, si la disposition législative objet du referendum est abrogée avant sa tenue, alors ce dernier est caduc. La question est désormais entre les mains de la cour de cassation italienne ("bureau du referendum") qui, en toute logique, devrait faire fi de cet artifice et confirmer la tenue de la consultation des 12 et 13 juin 2011. Du moins il faut l'espérer...
Ensuite restera aux électeurs italiens la tâche de couler un sarcophage de béton définitif sur ces projets mortifères. Dans un pays à fort risque sismique, où la mafia gangrène la plupart des appels d'offres et sans même parler du drame des déchets dans la région de Naples, la seule voie possible est le rejet de cette greffe.
Popolo italiano, svegliati!

2 mai 2011

Dead or alive?


L'ennemi mondial numéro 1 depuis 10 piges a été exécuté! Notez qu'il valait mieux pas trop le chopper vivant celui-là...et puis quoi! Une arrestation? "Laden, Ben, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra"...et un baveux, du genre Vergès mode cheeseburger. Voyez un peu...Et à la barre, de réciter la lune de miel avec l'oncle Sam...puis les premières brouilles. Jusqu'aux embrouilles....Non, non dead or dead. Point final. 
Du coup, je croyais que Vigipirates allait redescendre dans le vert, qu'on allait arrêter de voir des types en treillis et en armes arpenter nos gares avec des trognes à pas faire de sommations. Ben, non. Parait que c'est pire. A quoi bon alors? 
Terrorisme et nicotine? Il n'y a pas de sociétés sans risques qu'ils disaient, pour nous vendre encore quelques siècles d'atomes. Chuuuuut! Fukushima s'endort.