8 décembre 2009

Retour à la terre



"Il s'agit à la fois de sélectionner les animaux pour leur faire produire d'avantage de nourriture et de lait. Mais aussi, d'une certaine façon, de sélectionner les humains. Vissac, dans son grand livre-testament, note sans état d'âme apparent que la décision a été prise de partager les paysans en trois catégories, l'une devant disparaître, une deuxième devant être aidée par l'État à se "moderniser", et la troisième, déjà assez puissante pour se contenter d'un "accompagnement" vers les lendemains qui chantent. Ce qui donne: "Cette répartition correspond à un véritable processus de sélection, humaine celle-là. Elle n'est plus de l'ordre de l'évolution sociale lente, mais correspond à une véritable décision imposée par une génération humaine qui précède et à celle qui suit."

In Bidoche, page 251, Fabrice Nicolino, édition les liens qui libèrent, 2009.

7 décembre 2009

Alter ego



"Je les regardai sortir de l'eau: on luisait de partout, on avait la peau douce et on était jeunes, on ne savait pas la défaite. Je voulais qu'ils veuillent de moi. Mais je refusais que ce soit par pitié. Et pourtant, malgré leurs corps et leurs esprits lisses et intacts, il leur manquait quelques chose: au fond, rien ne les avait jamais éprouvés. Lorsque, pour finir, l'adversité se mettrait de la partie, il serait peut-être trop tard. Ou alors, elle frapperait trop fort. Alors que moi, j'étais prêt. Enfin, peut-être."


Souvenirs d'un pas grand-chose, Charles Bukowski, 1982.

24 novembre 2009

Oscillations endolories



Jouer à cache-cache avec son écorce c'est quand ton corps te joue des tours de cochons. Elle prend les commandes cette damnée enveloppe! Et gagne du terrain... Le cocktail chimique avoue ses limites. Le face à face aura lieu et il faut ruser quand l’ennemi est à l’intérieur. Combat solitaire malgré toutes les empathies... 
Quand il prend terre, le laisser faire. Ne plus lutter, c’est inégal. A ce train on s’use. Devenir de bois. Plonger ses racines au plus profond de soi. Laisser flotter ses feuilles, déployer ses ramifications.... Compter les battements de sève. Attendre et mystifier son cerveau. 
A-t-on déjà vu des arbres devenir funambules ? On voit des choses là bas…dont on ne soupçonne pas. Heureux ceux qui ne les connaissent pas, alors ils imaginent.

13 novembre 2009

Aux crochets des hommes



"La chimie a fait des progrès considérables, et nous pouvons savoir ce qui, dans la viande, les fromages, le beurre, donne leur goût à ces produits. Par conséquent, on peut extraire ces substances chimiques et les remttre dans, par exemple, des viandes artificielles. On fait du jambon, on fait du bifteck, on fait ce qu'on veut avec ces produits là."

"Au lieu de laisser les enzymes agir dans nos estomacs, eh bien on peut injecter les enzymes dans la carcasse de l'animal et leur laisser fairele travail d'attendrissement avant consommation (...) On pourrait, si on le désirait, prédigérer l'animal, en quelque sorte, et rendre les morceaux plus tendres dans l'assiette."

Raymon Février, Inspecteur Général de L'INRA, 1970, In Bidoche, Fabrice Nicolino, 2009.

1 novembre 2009

Culture hors sol



Le 104, enclave culturelle du 19ème arrondissement Parisien, périclite: "Mais comment faire décoller le lieu ? Cantarella et Fisbach demandent qu'on leur donne du temps. Et un peu plus d'argent. L'enveloppe actuelle de 8 millions d'euros, à laquelle il faut ajouter quelque 2,5 millions d'euros de ressources propres (location d'espace, mécénat), ne suffirait pas." Le Monde, 31.10.09.

Et combien encore? 8? 10? 12? Qui dit mieux? Et qu'on me fasse pas le coup du poujadisme rampant...Comme si un gros chèque allait régler le problème...Faire de la culture hors sol à coup de carnet d'adresse et de réseaux, au mépris du contexte local de l'arrondissement, à la barbe des services publics de base et nappée de sophistication glacée. Voilà le concentré de jacobinisme...la culture d'État. La recette miracle? Embaumez moi ça les croquemuches!

Bastion...baston!


Bastion, forteresse, citadelle...c'est le déluge pour désigner cet autre château fort de la mythologie sociale que fut Renault-Billancourt. Quand le site ferme en 1993 le département des Hauts de Seine décide de trier sur le volet quelques photographes pour immortaliser le paquebot, sentant bien que la pelleteuse n'était pas loin. Seulement la visite se fait à "objectif guidé" et sous haute surveillance. La direction de Renault ne tient pas à ce qu'on sacralise le panthéon de la lutte syndicale. S'il y avait moyen de lisser tout ça et qu'on ne retienne que la gloire industrielle...le reste? Aux oubliettes de l'histoire...sans blagues...le mur est tombé. Bref cette première visite sera sertie, rivetée, expurgée. De fait, Billancourt restera, avant sa mise à mort définitive, assez largement et efficacement soustraite aux regards indiscrets. L'étau se desserrera à peine 10 ans plus tard, juste avant que le navire ne soit sabordé.

Rien d'étonnant me direz-vous? Depuis 1984 on sait bien que rien ne vaut un bon contrôle de l'histoire pour faire passez la pilule. Certes. Depuis il y a eu le Technocentre, opportunément surpassé par France Télécom. Au suivant.

14 octobre 2009

Principe de soutènement


C'est à se demander comment l'édifice tient encore. Depuis l'après-guerre, l'un des principaux point de tension du régime politique italien peut grossièrement se résumer à un combat entre l'état de droit et la nébuleuse oligarchie-mafia. Pour être parfaitement lucide, il s'agirait plutôt d'un contingentement chaotique par la justice des assauts réguliers du cartel politico-mafieux contre les principes républicains, au premier rang desquels figure l'égalité devant la loi. Et c'est précisément au visa de ce principe républicain que la Cour Constitutionnelle italienne a annulé il y a quelques jours une loi ordinaire et sur mesure, prévoyant notamment l'irresponsabilité pénale du président du Conseil. C'est une indéniable et temporaire victoire de l'état de droit et un bon coup de pied au cul du cavaliere lubrique. On aurait rêvé en France, d'une Décision du Conseil Constitutionnel aussi nette aux temps de Chirac et Dumas...

Mais vigilance, car en général ce genre d'éclipse n'annonce rien de bon. La dernière passe d'arme a couté la vie à Falcone et Borselino, ouvert l'incroyable déluge judiciaire de Mani Pulite, pour se refermer aussitôt sur la création de Forza Italia de Berlusconi. Un nouveau pacte était alors scellé entre l'oligarchie et les clans, dépoussiérant celui passé entre Cosa Nostra et la galaxie Andreotti-Craxi.

Si d'ordinaire la péninsule et ses frasques prêtent à sourire le reste du monde, il n'en reste pas moins qu'elles devraient inquiéter un peu aussi. Car c'est bien souvent le creuset des inventions politiques les plus nauséabondes, le laboratoire d'essai ou la boule de cristal des truanderies en devenir ailleurs, dans d'autres contrées.

4 octobre 2009

Troglodysme


Plongés dans les veines, les entrailles de la ville...quel minerai y cherchons-nous? Ils sont beaucoup d'autres comme eux, certains s'inventant des carrosseries, des carapaces...en apnée ils attendent de pouvoir faire surface. Ceux-là sont alertes, l'œil vif en saccades...cherchent-ils un semblable? Pas tant qu'ils ne se posent, les regard interdits. Alors ils seront trop lointains et se perdront dans l'arrière-plan. Parfois un évènement soudain vient casser le bio-rythme qui autorise l'entorse...C'est selon, bouffée d'air ou coup de grisou. Tels sont les codes de la vie souterraine.

22 septembre 2009

Dungeon Keeper


"Il faut vraiment s’accrocher aux maximes les plus éculées, et notamment à l’idée qu’« il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre », pour persister à formuler des propositions dans un pareil climat de verrouillage d’un ordre de domination, dont en fait on ne devrait pas s’étonner que la probabilité d’une auto-transformation significative à froid soit simplement rigoureusement nulle, et dont on finit par se dire qu’il n’est plus qu’un événement politique de l’ordre du soulèvement pour le faire changer vraiment." F. Lordon, on La pompe à Phynance, post: Si le G20 voulait...

Les affres du prof' sont au rang des types qui rédigent de belles constitutions ou de beaux traités de droits sociaux. Entre le colloque et le droit positif il y a en général une fosse commune. C'est précisément là où le bas de laine s'effiloche. Quand bien même serions nous des cohortes à s'esbaudir sur les brillantes propositions réformistes dont s'agit, encore faudrait-il aller les arracher au prix de quelques bleus et bosses. Et pour en arriver là, il faut s'être offert une sacrée descente, de celle par exemple d'un vrai séisme systémique à avaler votre PEL, compte-chèque et tout le toutim. Fallait-il vraiment sauver le fatras pour souhaiter le changer? Réponse à la prochaine secousse...

19 septembre 2009

Rentrée au hasard


Pour cette rentrée tardive sur Fricherie_s, je ne vous fourguerai rien d'original. Dire du classique serait déjà bien sous estimer l'affaire...Non, nous sommes dans le poncif, dans la tarte à la crème de l'exploration industrielle. Cheratte et son complexe minier, à quelques encablures de Liège, a fait l'objet de multiples visites dont certaines très documentées. Ceci n'empêche que les lieux sont toujours désespérement en décripitude. Alors pourquoi diable en remettre une louche? Bé, parce que le site est superbe pardi, et qu'un oeil averti en vaut bien d'autres. En vous souhaitant une chouette ballade...

25 juillet 2009

Canipèdes


A Paris, dans les jardins du palais royal, de jeunes bimbos russes tombent en arrêt devant un lévrier Iranien. Aussitôt et délaissant les façades arrogantes et décrépies, elles s'adonnent aux poils abondants de la bête. Giboulées de pixels. Shorts moulants. Ronronnements du maître.

Mes plates excuses pour le bien peu de régularité consacré à l'alimentation des lieux. Nous quittons la blanchisserie vosgienne, pour une prochaine virée dans les charbonnages Belges.

26 juin 2009

Decorum


"Une ligne politique, une méthode de gouvernement éprouvée, prouvée par une longue expérience et par un long examen, finit par être sentie comme une loi souveraine...Et du même coup, tout le groupe des réalités et des conditions dérivées s'y intègre. Elle devient incontournable, inattaquable, reconnue comme seule alternative véritable au programme de l'opposition, elle-même convaincue que la vie, dans ses grandes manifestations d'ensemble (évolution des sociétés, des comportements, etc...), est fondée sur un processus global d'accumulation et que ce processus global d'accumulation s'affine et nécessairement s'élève à mesure: il appartient à son évolution et cette conviction est tellement ancrée en nous qu'on oublie l'origine....C'est le signe qu'elle est devenue notre seule réalité..."

A cauchemar is born, Jean-Charles Massera, 2007.

25 mai 2009

Coupat-ble!




"Si l'on traque avec tant d'avidité les témoignages "de l'intérieur" qui exposeraient enfin les secrets que la prison recèle, c'est pour mieux occulter le secret qu'elle est : celui de votre servitude, à vous qui êtes réputés libres tandis que sa menace pèse invisiblement sur chacun de vos gestes."

"Mais la plus remarquable imposture du système judiciaro-pénitentiaire consiste certainement à prétendre qu'il serait là pour punir les criminels quand il ne fait que gérer les illégalismes. N'importe quel patron – et pas seulement celui de Total –, n'importe quel président de conseil général – et pas seulement celui des Hauts-de-Seine–, n'importe quel flic sait ce qu'il faut d'illégalismes pour exercer correctement son métier. Le chaos des lois est tel, de nos jours, que l'on fait bien de ne pas trop chercher à les faire respecter et les stups, eux aussi, font bien de seulement réguler le trafic, et non de le réprimer, ce qui serait socialement et politiquement suicidaire."

"Le partage ne passe donc pas, comme le voudrait la fiction judiciaire, entre le légal et l'illégal, entre les innocents et les criminels, mais entre les criminels que l'on juge opportun de poursuivre et ceux qu'on laisse en paix comme le requiert la police générale de la société."

Julien Coupat, depuis sa geôle, Le Monde, 25 mai 2009.

16 mai 2009

Magistral naufrage


"Il n'était alors que second. Sur le Cygnus, un pétrolier qui battait pavillon libérien. Une époque où l'Afrique du Sud, alors sous embargo international, manquait cruellement de pétrole. Le Cygnus, plein à ras bord de brut iranien, avait déchargé sa cargaison à Port Elizabeth durant la nuit. Puis il avait repris la mer, par le cap de Bonne Espérance. Après avoir rempli ses cuves d'eau. Là ils avaient attendu les vents, la houle, n'importe quel brin de tempête.
Au sixième jour, ils avaient eu ce que cherchait le capitaine. Un roulis de vingt degrés. Un faible roulis pour un tel bateau. Le Cygnus était un navire de haute mer, construit pour affronter les intempéries. Le capitaine ordonna de naviguer écoutilles ouvertes, puis au lever du jour d'ouvrir les vannes. L'équipage fut invité à préparer ses valises. On mit les canots de sauvetage à la mer et ils s'y embarquèrent après avoir lancé des appels de détresse.
Le Cygnus coula majestueusement. S'y refusant presque. "Dommage". Ce fut le seul commentaire que s'accorda le capitaine."

Les marins perdus, Jean-Claude Izzo, 1997.

7 mai 2009

Autopromo


 Poursuite de notre petite promenade dans la grosse laverie des Vosges. Au passage j'en profite pour faire de la méchante auto promo aux habitués des parcours frichesques, s'il en reste. Vous trouverez chers visiteurs un nouveau lien sur ce blog, vers une gâterie répondant au blase "lascia perdere" (presque "laisse béton" en V.O.) Il s'agit d'une œuvre commune, quasi association de malfaiteurs, moi aux images et un sacré complice à la poésie. Depuis le temps que je le tannais tout en frimant pour faire moderne, bé voilà c'est fait, on y est, en ligne. C'est par ici.

27 avril 2009

n°3282


Paulo était un brave type. Le genre à pas rechigner à la tâche, toujours sur le pont...dès que le taulier avait un truc coton c'était pour sa pomme. Il est comme ça, Paulo frondeur et tête brûlée. Ha c'est sûr, que le boss l'avait à la bonne... Certains lui disait bien que ça lui rapporterait dalle, qu'au fond il resterait toujours un soutier, gagne petit à s'écorcher comme ça...Puis voilà, depuis l'accident il a une patte fondue. Les assurances ont rien voulu savoir....fallait pas turbiner le dimanche qu'ils ont dit...Quant au tenancier c'est limite s'il l'a pas engueulé.
Alors quand le vieux a pas voulu cracher les 5%, il était dans les premiers à monter là haut. Remarquez ils l'ont gardé deux, trois jours, pas plus...l'ont pas touché. C'est pas l'envie....mais... 6 mois de trou, comme dit sa bourgeoise, c'est cher payé pour avoir séquestré une enflure pareille.

15 avril 2009

Tout se paye un jour

Un jour je me disais, tout ce fatras en musique, ce serait pas mal...ça permettrait peut être de retenir le client, qu'il reste un peu plus longtemps. Alors j'ai cloqué un gadget à zoule dans la page. Ça avait de la trogne, ça faisait moderne et tout. Et puis paf, vlà qu'ils veulent faire banquer. Alors là niet! Non pas que je sois un assoiffé du tout gratos, mais bon ça va deux minutes de lâcher du flouze dans le vide...Et ils peuvent se le coller au frais leur chantage à la conscience du genre "il faut banquer sinon, bé, y aura pu de gentils artistes indépendants"...M'en fout tiens! Qu'ils aillent taffer en call center! Ils raconteraient moins de conneries dans leur chansouilles...Moi je veux bien raquer pour la création, un fond de chose fait pour ça, bien propre, genre financé sur les abonnements ADSL ou sur les prêts de médiathèques, du genre....mais pas pour les marges arrières de Virgin, Fnac , ziczic.com et consorts. Donc, jusqu'à nouvel ordre, ici, silence.

6 avril 2009

superfictions

Clin d'œil dissimulé dans la façade...comme un signe que l'on croise sur sa route sans y prendre garde...une sorte d'avertissement du destin, une faille étrange dans le déroulement du temps, qui vous laisse un sentiment singulier vaguer à l'âme. Puis, quelques jours plus tard vous dégringole sur le râble une de ces carambouilles qu'on ne souhaite pas aux pires raclures. Alors là, vous rembobinez le fil de la somme des évènements...c'était donc ça le signal que vous n'avez voulu voir, ni interpréter. Puis vous commencez à y croire et effeuillez des trèfles en comptant les feuilles...tâtez la patte d'un rongeur dans votre profonde...Mais si c'était vous le chat noir?...

30 mars 2009

Pousser les bleus


Il parait que le bleu apaise...que sous ses feux les braises sont atténuées...qu'il a cette pâleur tiède qui trompe les sens les plus tourmentés...que c'est pour cela qu'on en fait plein...des bleus...que pour les bébés mâles les chambres sont bleues...que certains disent c'est un bleu...ou vivent ou naissent dans le bleu...qui n'est jamais qu'un noir trop blanc...ou peut-être était-ce un vert dont on retire le jaune...Pour le moment.

26 mars 2009

Intérieur jour



Intérieur jour. Clap. Le type avance sur des œufs. Au moindre croustillements sous ses pas et il est repéré. Il ne lui reste plus que quelques encablures avant de pouvoir se planquer. Il n'a pu s'empêcher de la ramener...plus moyen de passer entre les gouttes. Le maton attendait le faux mouvement pour le poirer. Il parait que dehors ils sont libres...Mais savent-ils qu'ici aussi le moyen âge existe encore? Que les serfs sont désormais en costume cravatte, qu'ils vont et viennent comme les autres, mais sont fermement tenus en laisse invisible. Jusqu'à ce qu'ils craquent...

16 mars 2009

Sous les feuilles


La république perd un de ses résidents. Hier à Sousse, demain dans le Vercors à planer au bout d'un élastique...Faites monter l'artiste...Pas du genre à traîner à l'arrière des berlines...môssieur rêvait d'atomiseurs...plutôt à prendre des trains à travers la plaine.....soldat sans joie, tu nous a faussé compagnie...Il manquera. Pourquoi tu me disais? Parce que lui aurait pu rester jusqu'en 2043.

9 mars 2009

L'habitat en dents de scies

L'autre jour, je tenais la solution à la crise des Stas'Unis, rapport aux subprimes. Bé si, tenez plutôt que de refiler un tas de pognon à des banques (ou ersatzidés) qui savent pas trop quoi en foutre, ou si mal...Et bien, il faut que l'Etat fédéral casque pour racheter les bicoques des pauvres bougres qui se sont retrouvés à la rue, cause qu'ils pouvaient pu allonger. Ainsi, on fait oeuvre utile en (re)logeant des pôves malheureux et pi en plus on permet aux marchés de retrouver leur solvabilité...oué bon, laissons faire les pros, ça a l'air de marcher à mort.
Tiens à propos, le collectif Jeudi noir s'est fendu d'une carte des réquisitions possibles. Mmmm...il y aurait de quoi étoffer.

3 mars 2009

Le plein de vide



Un beau jour ils auraient filé...emportant tout le toutim...le fatras sur lequel on s'écorchait l'échine et on s'érodait l'espérance de...quoi? On aurait trouvé un tas de raisons, l'écran total fiscal!...Pas assez fort!...les cotisations choses qui étranglent!...l'infiltration des soviets.!..la méningite du travail!...les risques que prennent ces gens là...qu'on se rendait pas compte...qu'un jour ça craque!...normal. Pas croire que c'est facile non plus l'évasion fiscale...on vit dans le stress permanent...la traque est rude...presque un exil...une déchirure...Il parait que certains reviennent depuis peu... Depuis je garde toujours une valise de prête...au cas où.

27 février 2009

Sur les ruines des mots


"Le soir du discours du Führer à Königsberg, un de mes collègues qui avait vu et entendu Hitler à plusieurs occasions me dit qu'il était convaincu que cet homme finirait dans la folie religieuse. Pour ma part, je crois aussi qu'il aurait voulu se prendre pour un nouveau Sauveur allemand, que l'exaltation de la mégalomanie césarienne en lui était en conflit permanent avec le délire de persécution, ces deux états pathologiques se renforçant mutuellement, et je crois que c'est justement à partir d'une telle maladie que l'infection a gagné le corps du peuple allemand affaibli et psychiquement détraqué par la première guerre mondiale.
Mais, de mon point de vue de philologue, je continue de croire que si l'impudente rhétorique de Hitler a produit un effet aussi monstrueux, c'est justement parce qu'elle a pénétré avec la virulence d'une épidémie nouvelle dans une langue qui, jusqu'ici, avait été épargnée par elle, c'est parce qu'elle était au fond si peu allemande, tout comme le salut et l'uniforme imités des fascistes-remplacer la chemise noire par la chemise brune n'est pas une invention très originale- tout comme l'ensemble ornemental des manifestations de masse."

"LTI la langue du troisième Reich" Victor Klemperer 1995 (date de publication en Allemagne).

21 février 2009

Recommencements


Et bien voilà, poursuite de la visite...en réalité il en faut plusieurs de visites et parfois à des années d'intervalle pour arriver à récolter des images correctes. Il faut d'abord faire un petit repérage, puis il y a bien sûr et avant tout la météo et donc la lumière...mais l'œil a cette fâcheuse habitude d'être relié au cerveau, lequel est embrumé...a ses humeurs...n'a rien envie de voir...est pressé...ou distrait. Et ce qu'il n'aura pas vu une première fois, ou mal, il le verra mieux la seconde...ou pas...ou les suivantes. Alors il faudrait revenir un nombre incalculables de fois à l'ouvrage pour tromper ses propres travers. Jusqu'à ce que la technique permette un jour d'être définitivement des escrocs. Encore un effort.

14 février 2009

Improvision


La musique improvisée pourrait être un courant, un sous genre, un mouvement, une étiquette...du bruit...un fracas...un n'importe quoi que n'importe qui pourrait faire...un domaine réservé, une alcôve confinée et restreinte à quelques spécialistes de l'ultra pointu...cherchant toujours plus profond le recoin où ils se planqueraient du vulgaire, du conventionnel. Ni l'un, ni l'autre...une sensation, une tentative, à ne surtout pas laisser aux uns ou aux autres. Il suffirait simplement de laisser de côté une certaine forme de pré jugement, de dressage inconscient...une sorte de mise en l'état de l'esprit d'abord, qui se changera, ensuite, et sur le moment, en une expérience physique, si l'alchimie fonctionne...il se peut que non. Alors on recommencera quelques fois...pour être bien sûr. On reviendra ou pas, c'est selon. Une chose est certaine, on n'entendra jamais la même chose.

9 février 2009

La grande lessive


"Cette semaine le professeur Choron a:
Regretté que les C.R.S. n'aient pas encore expulsé à coup de lattes dans leur cul bénit, les catholiques traditionalistes qui occupent actuellement l'Église de Saint-Nicolas à Paris. Car, enfin, quoi, une église c'est un lieu sacré qu'il est sacrilège d'occuper. C'est à dire un lieu dans lequel il est sacrilège de dormir, de péter, de faire la tambouille, de bouffer, de roter et de déféquer. Et après l'occupation d'une église, il n'y a rien de plus décevant, quand on y pénètre pour prier Dieu, que de se casser une jambe en glissant sur une épluchure de carotte ou que de dégueuler ses tripes et boyaux en découvrant ses doigts pleins de merde après les avoir trempés dans le bénitier."
Le Professeur Choron, Charlie Hebdo, 3 mars 1977.


En fait de grande lessive, il est un cul non moins bénit par le saint patron de la connerie, qui officie en grand diacre sur les ruines de Charlie. Pas d'épitaphe pour le prof' mais les éditos d'un cuistre. Mais l'esprit du prof' reviendra se venger, et déversera des bénitiers de bouses en guise de déluge...Ainsi soit-il.

7 février 2009

Argent de poche


Petite causerie entre banquiers et députés sur l'utilisation de l'argent de poche du côté de l'assemblée nationale ...dont la mass média se contre fout d'ailleurs, tellement au chevet du docteur Knock. Bref, il s'agissait de savoir qu'ont-ils fait du flouze? Échanges en milieu tempéré:

Un député:
"Enfin, j’aimerais aborder la question des contreparties « éthiques ». Envisagez-vous de modifier votre politique de rémunération des opérateurs de marchés et, si oui, dans quel sens ? Qu’en est-il de la distribution de dividendes ?"

Oulàlà, on convoque la morale, en général rendu là c'est qu'on a plus des masses de cartouches.

Réponse d'un banquier:
"Je précise qu’en ce qui concerne BNP Paribas, 92 % de nos salariés sont actionnaires de l’entreprise et qu’une grande partie de leur patrimoine dépend du cours de l’action. Eux aussi souffrent de la conjoncture : le dividende leur est aussi destiné."

Hahahé, oui du détenteur de stocks au manard de guichet, les voilà faisant cause commune. Très habile.

Un banquier titillé sur le sujet :
"Les paradis fiscaux font l’objet d’une définition internationale, à travers la liste du GAFI. C’est aux pouvoirs publics qu’il revient de l’étendre !"

Même pas cap hé! Vas y remue la daube et je trouve un compte à ton nom là dedans!

Un député:
Que les grandes banques françaises présentent un solde net bénéficiaire et que dans le même temps elles ont une politique plutôt restrictive à l’égard des petits commerçants et des artisans. Voilà qui nous conduit à nous interroger. Avez-vous vraiment besoin de ces concours ? Si oui, sait-on véritablement tout de la situation de vos établissements et du système bancaire français ?

Hé voui, c'est comme les moutards, tu leur files 10 balles pour acheter le pain, ils reviennent avec un quignon et des malabars bi-goûts et gueulent qu'il y avait pas assez!

3 février 2009

Archéologie textile



C'est l'histoire d'un truc qui a disparu...le bon vieux capitalisme paternaliste à la papa....avec ses trognes burinées d'entrepreneurs visionnaires, ça sent le monocle et la montre à gousset...durs avec leurs ouailles, mais toujours là pour te construire un bout de ta bicoque...te faire des réducs dans le magasin de bouffe de la boîte. Pour peu que tu craches pas dans la soupe en allant t'encarter...que tu rechignes pas à l'effort national...pour le développement de la glorieuse patrie assaillie par le boche...mais généreuse overseas. Bhâ du moment que ça rapporte...Bref étouffé...mais aimé. Pis quand ça tournait vinaigre on pouvait toujours séquestrer un peu, occuper la machine...Pas comme maintenant, où tu peux toujours te brosser pour séquestrer le tôlier qui en deux clics mettra les bouts tiens!

Hum...Ballade, nous disions donc, sur la piste de ce petit bastion industriel de l'étoffe gisant dans une charmante vallée vosgienne. Pour un témoignage historique suivez les liens, mettez les patins et éteignez la zique en partant.

23 janvier 2009

Bike art


Depuis qu'on m'a retiré les roulettes j'enfourche ma petite reine...pour zigzaguer entre les caisses. Je maudis la chignole dès que je suis au guidon...Rien ne vaut un bon spad pour se garnir les soufflants de la poisse qui charge l'atmosphère de Pantruche...Ha quel bonheur de les regarder s'exciter, bloqués dans leur tire. Quand tout le fatras te tape bien sur la cafetière, hop un bon petit tour de tricycle!

16 janvier 2009

fonds de cuve



Bon aller arrête un peu tu gonfles tout le monde avec tes cuves là!...hein? A quoi ça rime tout ça? Ils s'en foutent les gens!...C'est la crise qu'on te dit, alors tu peux pas causer d'aut'chose...tes bouquins d'critiques là!...esbroufe!...tourne bourrique...ultra-creux. Graine de terroriss' tiens! Au trou! A l'ombre! C'est ça tu lui diras à l'hermine, qu'elle est indépendante de la charge...décharge...la SDN tant tu y es aussi...Gazaoui...toujours à pencher du côté où la mouise pèse plus lourd...lourd voilà tiens, un mot. Tu peux pas faire comme cette cuve là? Un peu de lévitation...

9 janvier 2009

Le petit génie du réservoir


"Je me rendais bien compte que l'assouplissement du crédit hypothécaire accroissait le risque financier (...). Mais j'ai bien compris aussi que l'augmentation du nombre de propriétaires renforçait le soutien au capitalisme de marché (...). J'estimais donc, et continue à le faire, que les avantages de cet élargissement de la propriété immobilière individuelle valaient bien l'accroissement inévitable des risques. La protection des droits de propriété, si essentielle dans une économie de marché, a besoin d'une masse critique de propriétaires pour bénéficier d'un soutien politique" (Alan Greenspan, Le temps des turbulences, Paris, JC Lattès, 2007, p 304).

"Jusqu'à quand? Pour en finir avec les crises financières". Frédéric Lordon, 2008.

2 janvier 2009

Meilleurs noeuds pour deux mille veufs


Allez pis meilleurs vœux, hein...'fin, bonne année quoi, pas pire que l'autre disons...Et surtout bon courage...Car z'allez en baver des ronds de chapeaux les nez de bœufs. Franchement je préférerais qu'on nous la joue clair et net dans ce goût là, quitte à ce qu'on se dise...boâ elle était pas si rêche celle-ci. Mais bon va pour le bal des faux culs de la méthode Coué, après tout, personne n'est dupe. Et surtout bonne santé!...comme disait le croquemuche à son futur client.
Bon, sinon on racle les fonds de cuve des wagons et on passe à autre chose, faut pas lasser le client de nos jours.