25 novembre 2007

Monstre d'acier


"C’est, sous un certain angle, un immense fantôme. Sous un autre un Moloch, ce dieu des Cananéens que l’on honorait en immolant des enfants que l’on jetait aux flammes. C’est, sous un autre angle, l’apparition de trois géants de charpentes et de tuyaux en haut desquels veillent des sentinelles sur des nacelles dorées, c’est parfois les entrailles de l’étoile de la mort dans la Guerre des étoiles. Tantôt deux énormes tuyaux se coupent dans l’espace comme dans une peinture abstraite et minimaliste à une échelle inconnue. Jeudi soir à Uckange, en Lorraine, le haut-fourneau U4, mis en lumière par le plasticien Claude Lévêque, était un revenant."

Extrait d'un fantôme lorrain, article de Maurice Ulrich, l'Humanité du 22 septembre 2007.



19 novembre 2007

La cathédrale du feu


"Quand le soir tombe sur cette vallée de la Moselle, la silhouette du haut-fourneau U4, à Uckange, se découpe sur le ciel d'une façon assez inquiétante. Ces carcasses métalliques hérissées de tubulures, de cheminées, de passerelles, d'escaliers et de conduites en tous genres, peuvent facilement évoquer un décor pour film noir, voire une fiction fantastique."

Patrimoine industriel, 50 sites en France, éditions du patrimoine 2000.



28 octobre 2007

Bazar en scène




"Que dire de la politique et des grandes affaires internationales? La crise de Berlin, la crise de Cuba, les avions-espions, les navires-espions, le Vietnam, la Corée, les bombes H perdues, les émeutes dans les villes américaines, la famine en Inde, les purges en Chine rouge? Y a-t-il des bons et des mauvais? Des qui mentent et des qui ne mentent pas? Des bons et des mauvais gouvernements? Non, il n'y a rien que des mauvais et des très mauvais gouvernements. Et le grand éclair bleu de chaleur qui nous déchirera une nuit où nous serons en train de baiser, de chier, de lire des bédés ou de coller des images dans un album de chocolat? La mort subite ne date pas d'hier, la mort subite de masse non plus. Nous avons juste affiné le procédé. Des siècles de savoir, de culture et d'expériences, des librairies bien grasses et croulant sous les bouquins; des tableaux qui se vendent des millions; la médecine qui transplante le coeur; impossible de reconnaître un fou d'un homme normal dans les rues, et voilà nos vies entre les pattes d'une bande de crétins. Les bombes ne tomberons peut-être pas; les bombes tomberons peut-être. P'têt ben qu'oui, p'têt ben que non....
Maintenant oubliez-moi, chers lecteurs, je retourne aux putes, aux bourrins et au scotch, pendant qu'il est encore temps. Si j'y risque autant ma peau, il me paraît moins grave de causer sa propre mort que celle des autres, qu'on nous sert enrobée de baratin sur la Liberté, la Démocratie et l'Humanité, et tout un tas de merdes."

Erections, ejaculations, exhibitions and general tales of ordinary madness, Charles Bukowski, 1967.

12 octobre 2007

Left wing down








"Tous les partis de gauche dans les pays industrialisés reposent fondamentalement sur une hypocrisie, car ils affichent de combattre quelque chose dont, en profondeur, ils ne souhaitent pas la destruction. Ils ont des objectifs internationalistes, et en même temps, ils sont bien décidés à maintenir un niveau de vie qui est incompatible avec ces objectifs. Nous vivons tous de l'exploitation des coolies asiatiques, et ceux d'entre nous qui sont "éclairés" soutiennent que ces coolies devraient être libérés; mais notre niveau de vie et donc aussi notre capacité de développement des opinions "éclairées" exigent que le pillage continue.(...) Il serait difficile de river le clou au pacifisme niais des Anglais en moins de mots que dans la phrase: "Vous vous moquez des uniformes qui veillent sur votre sommeil."

The Collected Essays, journalism and letters of George Orwell, London, 1968 cité dans Orwell ou l'horreur de la politique, Simon Leys, 2006 réédition.

21 septembre 2007

Lingua Tertii Imperii


"De 1933 à 1945, Victor Klemperer, professeur juif chassé de l'université de Dresde, tient un journal où il décrit la naissance et le développement d'une langue nouvelle, celle de l'Allemagne national-socialiste. (...)"
"L'effet le plus puissant [de la propagande nazie], ne fut pas produit par des discours isolés, ni par des articles ou des tracts, ni par des affiches ou des drapeaux, il ne fut obtenu par rien de ce qu'on était forcé d'enregistrer par la pensée et la perception. Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente."
"(...) le IIIème Reich n'a forgé que très peu de mots, mais il changé la valeur des mots et leur fréquence [...], assujetti la langue à son terrible système, gagné avec la langue son moyen de propagande le plus puissant, le plus public et le plus secret."

La propagande du quotidient Lingua Quintae Respublicae (LQR), Eric Hazan, 2006.

12 septembre 2007

Deus ex machina


"Il faut dire: l'économie de marché, rien ne prouve qu'elle a des défauts, rien ne prouve qu'elle a une défectuosité intrinsèque, puisque tout ce qu'on lui attribue comme défaut et comme effet de sa défectuosité, c'est à l'Etat qu'il faut l'attribuer. Eh bien, faisons l'inverse et demandons à l'économie de marché bien plus que ce que qui lui avait été demandé au XVIIIe siècle, car au XVIIIe siècle on demandait à l'économie de marché, quoi? De dire à l'Etat: à partir de telle limite, quand il s'agira de telle question et à partir des frontières de tel domaine, là tu n'interviendras plus. Ce n'est pas assez disent les ordolibéraux. Puisqu'il s'avère que l'Etat de toute façon est porteur de défetuosités intrinsèques et que rien ne prouve que l'économie de marché en a, des ces défauts, demandons à l'économie de marché d'être en elle-même non pas le principe de limitation de l'Etat, mais le principe de régulation interne de l'Etat de bout en bout de son existence, et de son action. Autrement dit, au lieu d'accepter une liberté de marché définie par l'Etat et maintenue en quelque sorte sous surveillance étatique (...) il faut entièrement retourner la formule et se donner la liberté de marché comme principe organisateur et régulateur de l'Etat, depuis le début de son existence jusqu'à la dernière forme de ses interventions. "

Leçon du 7 février 1979, Naissance de la biopolitique, Cours au Collège de France, Michel Foucault.

"On peut dire jusqu'à un certain point, que la critique économiste que les néolibéraux essaient d'appliquer à la politique gouvernementale, c'est bien là aussi, de filtrer toute action de la puissance publique en termes de contradiction, en terme de défaut de consistance, en termes non-sens. La forme générale du marché devient un instrument, un outil de discrimination dans le débat avec l'administration. Autrement dit, dans le libéralisme classique on demandait au gouvernement de respecter la forme du marché et de laisser faire. Là, on retourne le laissez-faire en un ne-pas-laisser-faire le gouvernement, au nom d'une loi du marché qui va permettre de jauger et d'apprécier chacune des activités. Le laissez-faire se retourne ainsi, et le marché n'est plus le principe d'autolimitation du gouvernement, c'est un principe qu'on retourne contre lui. C'est une sorte de tribunal économique permanent en face du gouvernement. Alors que XIXe siècle avait cherché à établir, en face et contre la démesure gouvernementale, une sorte de juridiction administrative qui permettait de jauger l'action de la puissance publique en termes de droit, on a là une sorte de tribunal économique qui prétend jauger l'action du gouvernement en termes strictement d'économie de marché."

Leçon du 21 mars 1979, Naissance de la biopolitique, Cours au Collège de France, Michel Foucault.


7 septembre 2007

Stratagemma del poliziotto








"- Dottore, on agit comme dans les films américains, ceux où le shérif fait comme ça lui chante, putain, parce que la liggi, la loi, dans ces coins-là, chacun se la bricole. Alors que chez nous, il y a des règles qui...
-Je le sais très bien qu'il y a des règles! Mais tu sais comment elles sont tes règles? Elles sont comme le pull-over de laine que me fit ma tante Cuncittina. (...)
-Le pull-over?
-Oh que oui, monsieur. Quand j'avais une quinzaine d'années, ma tante Cuncittina me fit un pull-over de laine. Mais comme elle ne savait pas tricoter, le pull avait des mailles larges qu'on aurait dit des pertuis, tantôt des mailles trop serrées, et il avait un bras trop court et un autre trop long. Et moi, pour me l'ajuster, je devais d'un côté le tirer, de l'autre le remonter, tantôt le serrer et tantôt l'élargir. Et tu sais pourquoi je pouvais le faire? Parce que le tricot s'y pretait, il était en laine, et pas en fer. Tu m'as compris?
-Parfaitement. Donc, c'est comme ça que pense vosseigneurie?
-C'est comme ça que je pense."

La primera indagine di Montalbano, Andrea Camilleri (2004).

31 août 2007

Requiem des innocents

 
"Les journaux publièrent une belle photographie de la zone. Puis jour après jour, chaque baraque séparément. Puis nos portraits. Puis nos biographies. Puis je ne sais quoi encore...Ils s'en donnaient les baveux! Ils devaient travailler jour et nuit, pour sûr. Il y eut des foules de pétitions signées et contresignées de cent beaux paraphes. Notre cas faisait fureur. La ville épouvantée réclamait en son âme et conscience que l'on fît de nous des errants, des bohémiens, chassés de pays en pays. Crevant de route en route. Chassez la racaille! C'était le mot d'ordre. L'occupation du jour. La ville mettait son courage à dénoncer à plein gosiers l'abcès d'un de nos quartiers. J'ignore à qui nous dûmes de ne pas connaître la chiourme"
(...)
"Les curieux se radinaient par groupes de dix ou quinze. Ca devait les affrioller de venir ainsi se frotter de près aux gouapes. Par groupes compacts ils débarquaient. On ne voyait pas de solitaire. Jamais. En s'isolant trop ils devaient redouter de dérouiller un peu. Ils restaient ensemble. Les uns contre les autres. Impatients de tout voir. Foireux comme pas un. De gras messieurs débitaient des sornettes à de belles putains en manteaux de fourrure. Nous n'avions jamais vu autant de population à la fois. Ca déréglait notre vie, cette cohue incessante et soudaine. Nous étions plus à l'aise. On se trouvait tout désorientés avec ces lopes au milieu de nous, qui péroraient par-ci, par-là, sans arrêt. Ca faisait du boucan supplémentaire. On ne s'y reconnaissait pas, nous autres. Ca foutait tout en l'air. On se demandait ce qui allait résulter de ce grand remue-ménage."

Requiem des innocents, Louis Calaferte (1952).

30 août 2007

Black hole







"-Alors c'est un vilain monde? Selon vous?
-C'est à dire qu'il est sadique, réactionnaire, en plus de tricheur et gogo...il va au faux, naturellement...il aime que le faux!...les étiquettes, les partis, les latitudes y changent rien!...il lui faut son faux, son chromo, en tout, partout!...s'il s'occupe de Van Gogh maintenant, c'est pour sa valeur qu'il a pris et parce que le "dur" baisse! Les écrivains n'est-ce pas, leurs livres prennent pas de "valeur" en vieillissant!...les écrivains je vous le racontais, ont pas réagi devant le cinéma...ils ont fait mine de gens convenables qui devaient pas s'apercevoir...comme si n'est-ce pas dans le salon, une jeune fille avait loufé...ils ont enchaîné, mine de rien, tartiné de plus belle!...ils ont redoublé de "beau style"...de "périodes"...de phrases "bien filées"...selon la même vieille recette qu'ils tenaient des jésuites...amalgamée d'Anatole France, de Voltaire, de René, de Bourget...ils ont seulement ajouté un peu beaucoup de pédérastie...des kilos de ficelles policières pour se rendre "Gidiens-comme-il-faut", "freudiens-comme-il-faut, "indic-comme-il-faut"...mais toujours en "chromos" tout ça!...n'est-ce pas?...que des innovations conformistes!..."engagés" bien sûr! et comment!...et jusqu'au scrotum!...à trois, quatre, cinq, six partis, absolument surprenants!...mais pas un sortant du "chromos", du tonnerre de Dieu Saint-Sulpice!...jamais!...fidèles! "la formule"!
"N'importe qui du lycée vous bâcle un Goncourt en six mois! un bon passé politique, un bon éditeur, et deux, trois grands-mères, un peu partout en Europe, et c'est enlevé!
-Vous rabâchez Monsieur Céline!
-Oh, pas assez! jamais assez!"

Entretiens avec le professeur Y,
Céline (1955).

23 août 2007

Viva l'aspidistra!





(...)
"Car si, durant les jours insouciants de l'été,
Nous avons putassé dans les bosquets d'Astarté,
Repentants à présent que soufflent les vents froids;
Nous nous agenouillons devant notre maître légitime;
Le maître de tout, le dieu Argent,
Qui gouverne en nous et le sang et la main et l'esprit
Qui donne le toit pour protéger du vent,
Et, en donnant, reprend;
Qui épie avec un soin jaloux et vigilant
Nos pensées, nos rêves, nos secrètes tendances,
Qui choisit nos mots et coupes nos vêtements,
Et trace le plan de nos jours;
Qui refroidit notre colère, réprime notre espoir,
Et achète nos vies et paie en babioles,
Qui exige en tribut qu'on manque à sa parole,
Qu'on accepte les insultes, qu'on étouffe les joies; (...)

Keep the Aspidistra Flying, George Orwell (1936).

17 août 2007

Junk funds



"Un nommé Hines, l'a qué'q chose comme trente mille arpents de pêches et de la vigne, une usine de conserves et un pressoir. Toujours est-il qu'il arrêtait pas de parler de ces salauds de rouges. "Ces salauds de rouges, ils mènent le pays à sa perte" qu'il disait; et aussi "faut les foutre dehors, ces cochons de rouges". Et il y avait un jeune gars qui venait juste d'arriver de l'ouest, et qu'était là à écouter et un beau jour il fait: " M'sieur Hines, y a pas longtemps que j'suis là; j'suis pas bien au courant, qu'est-ce que c'est au juste ces salauds de rouges?" Alors Hines lui dit comme ça: "Un rouge, c'est n'importe quel enfant de garce qui demande trente cents de l'heure quand on en paie vingt-cinq!" Alors, voilà le petit gars qui réfléchit un bout, qui se gratte la tête et qui dit: "Mais nom d'un chien, m'sieur Hines, j'suis pas un enfant de garce, mais si c'est ça un rouge, eh ben moi, je veux bien avoir trente cents de l'heure. Tout le monde le veut. Eh bon Dieu alors on est tous des rouges, m'sieur Hines."





Les raisins de la colère, John Steinbeck (1939).

2 août 2007

Persienne lumineuse





Le flot déambule, dans un joyeu désordre estival...oublier un peu la machine...insouciance, décandance contenue, léger, éthéré...Mais....l'oeil noir te guette, et t'attend à la sortie de la ruelle...clac! La récré est déjà terminée. Tu avais presque oublié...Boaf, tu as pigé qu'il te faudrait désormais te contenter des miettes qui tombent de la table. Tu diras merci à la dame, encore!

25 juin 2007

Nombril cathodique






Il nous faisait quand même bien marrer le hublot nombrilique, le vasistas sur la lucarne et sa cohorte de minettes l'air de pas y toucher...et lui son petit air pincé, un rien frocard. N'empêche qu'à jouer un pied dedans/dehors il a ripé de temps en temps, sans doute. M'enfin maintenant qu'ils l'ont muré plus moyen de se gausser derrière le plan B. Ne serait-ce que cela, c'est déjà laxatif.

22 juin 2007

Rosée glaciale





Ebloui par une lumière rasante le faucheur volontaire battait la campagne à la recherche d'une chaumière hospitalière. Traqué par la ligue des paysans productivistes gorgés de subventions de la PAC et défoncés aux pesticides, il détalait sans s'apercevoir que sous la glace, des barbelés tranchant attendaient sa chair.

31 mai 2007

Camembert



Drôle de lumière sous la verrière de la gare d'Antwerpen...du bleu et du brun...presque une préfiguration de la représentation nationale...boaf! Juste de quoi inciter à prendre le train.

18 mai 2007

Adeline en croisière...



Bon ben voilà on a la gueule de bois...mais le show must go on. Alors pour ceux qui rêvent d'une petite croisière, voici Adeline. Doucement les jeux de mots derrière...Equipage phillippin accueillant et chaleureux, cargaison de céréales complètes (bon pour le transit) et aller simple pour le Mali sans escale par Malte cette fois.

6 mai 2007

Le jour d'avant la France d'après





En attendant le coup de grâce... présidentielle ....hum.

Bon une info de dernière minute:

Mauvaise nouvelle pour le business, la formule du béton de 4ème génération Bouygues n'est pas au point. La preuve rapportée par un ouvrier sur le chantier (qui nous transmet ce cliché) du prototype de centre de rééducation par le génome. Va falloir mettre les bouchées doubles pour assumer les commandes les gars. Allez banzaï!

27 avril 2007

Intermède




Un train peut en cacher un autre…Le suivant promet d’être fameux. Bécassine et le grand méchant loup mènent la danse, dans un sublime parfum de fin de règne pour nos idéaux démocrates. On irait plus vite en se greffant un caddie tiens !


Ha ça ! Une bonne gueule de bois. Enfin je me marre en pensant à ceux qui pensaient sortir la vaseline plus tard. Vais repasser une commande là…

On se mettra en série après...

19 avril 2007

Intermède



Comment ne pas finir la PC autrement que par un tunnel...Pause, aquatique et molle...flasque? Apaisante ou empoisonnée? Les deux, c'est pire!...

Que cachent les petits picots de la petite chose bleue et laiteuse, au top dans les sondages de l'apaisement sécuritaire de son bocal?
Réponse dimanche, on vide la flotte.

Il sera toujours temps de pêcher une autre série...

16 avril 2007

La Petite Ceinture


Quand un tunnel peut en cacher un autre.

"A force de le dévaloriser, de donner moins à ceux qui travaillent et plus à ceux qui vivent de l'assistanat, de renoncer à aider ceux qui le veulent à trouver un emploi, la France est devenue le pays qui travaillent le moins en Europe. Etablir la règle du donnant-donnant pas d'assistanat mais des droits et des devoirs: faites moi confiance pour incarner le Peuple et l'Etat." (cadavre exquis à base d'extraits de discours de campagne de S. Royal et N. Sarkozy).

8 avril 2007

La Petite Ceinture

 
En équilibre sur un rail, on flagelle, à la manière des minots qui jouent à se faire peur sur les bords de trottoirs, imaginant des précipices de part et d'autre.
Et puis l’embûche. Il faut choisir une voie...le rêve se dissipe. ,Seront-nous raisonnables ? utiles ? Poil à gratter ? Bras d’honneur ?
En tout cas, le sens caché de ces voies impénétrables, semble indiquer le centre...lieu de vide? Pas tout à fait.


28 mars 2007

La Petite Ceinture



Une petite excentricité s'est glissée entre le ballast, les tirfonds et la ferraille. Un ersatz de plans génotico-bidouillé qui a échappé aux fourches caudines de la moustache présidentiable. Portée par le vent et les pluies acides, les mauvaises graines se sont faufilées entre les griffes de la milice pour débouler dans ce seul refuge de paix: la PC. Depuis, elle prolifère, envahit, vocifère et attaque. Seul Airhole nous tirera de ce mauvais plan.


14 mars 2007

La Petite Ceinture


Prendre la peine de lever la truffe, pointer du groin loin au dessus de son petit quant à soi, est sans doute, et de loin, l’exercice le plus difficile pour nous autres scoliotiques du quotidien. Pourtant de temps en temps, si on s’y laissait prendre, on pourrait y voir de curieux signes laissés par je ne sais quel architecte fada.
Ainsi ce « H », qui à une certaine heure de la journée, laisse filtrer sous ses pattes un trait de lumière. En le suivant vous connaîtrez alors la voie de la vérité…l’enseigne crasseuse d’un rade de quartier où le bougre d'archi réalisait ses croquis dans les miettes et la bière, complètement rincé au blanc-limé.


3 mars 2007

La Petite Ceinture


Le spectacle lasse!...on s'en fout!...on regarde ailleurs...même l'écume a un goût de rance...Tout cela mérite un instantané, juste pour saisir au vol quand tout s’effrite...Parce qu'ainsi, on pourra pas dire qu'on avait des mémoires de poisson rouge...à tourner dans notre bocal, on finira bien par faire un pas de crabe.

26 février 2007

La Petite Ceinture


Quelque part vers Charonne…du vernis moderne sur les vestiges. Correspondance malaisée vers le métro du même nom.
Au fait qu’en reste-t-il ? Une plaque, morceau de mobilier urbain commémoratif et pansement pour conscience à la va-vite. Toujours ça...
Au bout des matraques des citoyens-soldats, de l’autre de pauvres bougres. Le système contraint et façonne, l’inverse tu parles...


10 février 2007

La Petite Ceinture




Du Bauhaus au bord de la PC ?

Pour ce qu’il en reste, de vulgaires pouf sur lesquels se vautrent des idées ramollies écrasées par la pression fiscale de l’ISF.

Le projet d’habitat panoptico-social darkoziste?

Pour nous habituer tranquillement aux ambiances carcérales, comme ça on sera pas dépaysés, et en plus on résout la crise du logement. Plus pratique pour dénoncer son voisin.

Ou réponse D : Un plongeoir qui cherche sa piscine ?





3 février 2007

La Petite Ceinture


Tapie entre les tirefonds et le ballast cette bête attend le passage d’un train pour lui donner des infos sur l’état de la voie. En langage cheminot c’est un "croco". En clair si le conducteur zappe la bête, il se plante et tout le convoi avec.

En langage électoral c’est un repoussoir, une bête immonde est posée sur la voie, on vous la montre et on vous fait craindre le déraillement. Du coup vous vous posez plus de questions et on se précipite voter pour n’importe quoi. En même temps a-t-on vraiment le choix ?

18 janvier 2007

La Petite Ceinture



Orléans-ceinture, le pont du saut-de-mouton jette un regard métallique sur les bâtisses de verre qui surgissent au loin, abritant bientôt des hordes de consultants proprets. Ceux-là même qui certifieront demain que tout roule, propre, bon pour le service, nickel, pas un raccroc tiens!

Et quasi en face, à deux encablures, se tiendrait un jour le palais de justice de Pantruche. Sacré paquebot, qui prend l’eau depuis des lustres. Hasard ? Bof…


9 janvier 2007

La Petite Ceinture



Même sous les pires racailles peuvent se cacher des prairies, et réciproquement...Tout ça pour évoquer Destouche, le vociférateur, insaisissable gouailleur, voyeur, menteur, décortiqueur, banal raciste, conteur superbe, déjanté, halluciné, torturé, cynique, pitoyable et musical...Le type avait fait un pas de côté, faux pas aussi, déraillé sûrement...mais quelle musique!...et des fausses notes.
A tel point que certains, souhaitant peaufiner leur impertinence médiatique de salons s'y sont crus...Bardamu revient! Il reste des gadouilleux à récorcher!


4 janvier 2007

La Petite Ceinture


Tunnel vous avez dit tunnel? Au fait quand est-ce qu'on en sort?
A l'entrée de l'un de ceux là il y a la maison d'un type. Un des arrières petits enfants de Don Quichotte...vous savez.
Là c'est l'embranchement "Gobelin" chouette décor...hein?
Mais pas certain que l'info lui soit parvenue au type, qu'il peut faire un recours...opposer son droit au logement et tout ça. Il faudrait lui dire à lui qu'il peut ester, porter réclamation, assigner, clamer...et en référé tiens aller!
Pas sûr qu'il sorte du tunnel, mais il prendra l'air...c'est sûr...

Presque à l'opposé, l'ancienne gare de Charonne-ceinture reconvertie en salle de concert. Un lieu mythique de la nuit parisienne en sérieuse perte de vitesse ces derniers temps.


3 janvier 2007

La Petite Ceinture


Un bruit fracassant et métallique, une sorte de fatras sourd et répétitif qui martèle le pavillon à fait son retour dans notre environnement sonore.
Je cherche depuis quelques jours un bruit. Mais cette rosserie se terre quelques part dans le béton tortueux de l’habitat collectif. Impossible de localiser l’épicentre des emmerdements.
Une petite enquête de voisinage m’a cependant permis de prendre conscience de la poche de folie et d’aigreurs que renferme ce bocal. Ainsi les esprits malveillants et ennemis du commerce de proximité hantent les murs ou encore les peuplades déferlent et pullulent...Rien de plus, rien de moins…le bruit court toujours mais il s'est mué en rumeur.